SENTV : L’atmosphère était tendue, ce mardi à l’Assemblée nationale, lors de l’examen du budget du ministère de la Famille, des Solidarités et de l’Action sociale. Le député de l’opposition Abdou Mbow a vivement interpellé la ministre, mettant en cause la transparence du dispositif d’indemnisation des victimes des récentes manifestations.
Le parlementaire a demandé des éclaircissements précis concernant la distribution de l’enveloppe de 5 milliards de FCFA, destinée, selon le gouvernement, à accompagner les personnes affectées par les violences sociales. Pour Abdou Mbow, l’utilisation de ces fonds demeure « opaque » et nécessite une justification détaillée devant les représentants du peuple.
S’exprimant avec fermeté, le député a affirmé que la base légale du mécanisme d’indemnisation posait problème, avant de dénoncer ce qu’il considère comme un mauvais ciblage des bénéficiaires. « Nous avons constaté que vous êtes un ministère loin de la transparence. Ces gens que vous tenez à indemniser sont des bandits, des casseurs, des pilleurs », a déclaré Abdou Mbow, tout en précisant qu’il s’agissait là de son appréciation politique de la situation.
Selon lui, les ressources mobilisées auraient dû être orientées vers des priorités sociales plus urgentes, notamment les familles vulnérables et les personnes touchées par les inondations, qu’il estime laissées en marge des programmes d’assistance. « Cet argent devait servir à soutenir les familles démunies. Malheureusement, vous n’avez pas le sens des priorités », a-t-il insisté.
Le député a exigé de la ministre des explications « claires et détaillées » sur la procédure, les critères de sélection des bénéficiaires et la traçabilité de l’enveloppe allouée.
Face à ces accusations, la ministre de la Famille a défendu l’action de son département, rappelant que les indemnisations s’inscrivent dans un cadre de solidarité nationale et dans une politique visant à réparer les préjudices subis, quelle que soit l’identité des victimes. Elle a également souligné que les fonds engagés sont soumis aux contrôles habituels de l’État.
Le débat devrait se poursuivre lors de l’adoption finale du budget, dans un contexte où la gestion des ressources sociales demeure au cœur des préoccupations politiques et citoyennes.