Inde : deux hommes, l’un musulman, l’autre hindou, ont donné chacun leur rein à l’épouse de l’autre

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hopitalExceptionnelle à plus d’un titre, la fabuleuse histoire de solidarité humaine qui s’est déroulée en milieu hospitalier, en Inde, étonnant les médecins qui se félicitent aujourd’hui de cette grande première médicale, et touchant profondément l’ensemble de la population, émue par la beauté du geste à forte valeur symbolique, a créé des liens indéfectibles entre deux hommes : l’un de confession musulmane, l’autre hindoue.

Le premier s’appelle Anwar Ahmed, le deuxième Vinod Mehra, chacun ignorant tout de l’existence de l’autre avant d’être confrontés, simultanément, à la même urgence vitale : donner un rein à leur épouse respective.

Vino Mehra (à gauche) aux côtés de sa femme, et Anwar Ahmed (à droite) assis à côté de la sienne

Tous deux étaient en proie au même désarroi en apprenant que leurs tests sanguins pour secourir leur moitié s’étaient révélés négatifs, lorsqu’une lueur d’espoir inespérée a jailli dans la salle d’attente où ils patientaient sans se connaître, rongés par l’anxiété : être chacun le donateur de l’épouse de l’autre.

Aussi incroyable que celui puisse paraître, le groupe sanguin de Anwar Ahmed était compatible avec celui de la femme de Vinod Mehra, et vice-versa ! Les chirurgiens eux-mêmes n’en revenaient pas, d’autant plus que dans la plupart des cas les donateurs s’avèrent être des femmes. Devant le caractère urgent des deux greffes à réaliser, ils n’ont pas hésité un seul instant à proposer aux deux hommes d’entrer dans les annales médicales indiennes pour sauver leurs épouses.

Depuis le 2 septembre dernier, date des deux opérations qui ont fait date, Anwar et Vinod, oscillant entre rires et larmes, partagent non seulement le même bonheur d’avoir offert une seconde vie à leurs femmes, mais sont liés désormais à vie, mesurant le prodigieux impact sur l’opinion de leur geste salvateur, érigé en exemple de la main tendue vers son prochain par-delà les antagonismes religieux.

 

« Je vais célébrer cette année l’Aïd al-Adha avec encore plus de ferveur, tout cela grâce à Vinod. Il a donné son rein à ma femme. Ma femme se remet bien maintenant. C’est merveilleux. Ce qui nous lie est très fort dorénavant », déclarait récemment Anwar, l’Indien musulman, les yeux brillants dans lesquels Vinod, l’Indien hindou, pouvait lire l’expression de sa gratitude.

« Je peux dire la même chose au sujet d’Anwar, il a sauvé ma femme également. Tout comme lui, ma ferveur sera plus grande encore pour Diwali (la grande fête des lumières) », confiait ce dernier au même moment, avec une émotion palpable.

C’est en marchant l’un à côté de l’autre que les deux hommes sont retournés au chevet de leurs épouses convalescentes, plus unis que jamais, notamment par la même conviction inébranlable : « le sang qui coule dans nos veines est le même », ont-ils répété en chœur.

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