Kaolack : Le préfet et le maire scellent la réconciliation à Médina Baye, sous le regard du Khalife

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SENTV : C’est une image forte et rare qui a marqué la journée de ce dimanche à Médina Baye, haut lieu religieux de la région de Kaolack. Après plusieurs jours de tensions ouvertes entre Latyr Ndiaye, préfet de Kaolack, et Serigne Mboup, maire de la ville, les deux autorités ont choisi la voie de l’apaisement. Et c’est devant Serigne Mahi Ibrahima Niass, Khalife général de Médina Baye, qu’ils ont officialisé leur réconciliation, dans un climat empreint de dignité et de respect.

Un différend institutionnel aux répercussions locales

La brouille entre les deux hommes a été rendue publique en début de semaine, à la suite d’un désaccord protocolaire et administratif survenu lors d’un événement officiel. Selon plusieurs sources concordantes, le préfet aurait désapprouvé certaines prises de position ou initiatives du maire, ce qui a entraîné des tensions visibles entre les deux représentants de l’État.

Mais face aux risques d’escalade et à l’émotion suscitée au sein de la population locale, des voix se sont élevées pour appeler à la médiation et à la retenue, notamment dans les milieux religieux.

Médina Baye, théâtre d’une paix républicaine

C’est donc chez le Khalife de Médina Baye, Serigne Mahi Ibrahima Niass, que la rencontre a eu lieu, en présence de proches collaborateurs des deux autorités et de fidèles. Le geste est hautement symbolique : dans une région où le poids de la religion dans la régulation sociale et politique reste central, c’est à une figure morale unanimement respectée que le préfet et le maire ont choisi de faire acte de réconciliation.

« Ce moment est une leçon pour tous. Quand les institutions locales s’opposent, c’est la République qui vacille. Aujourd’hui, elle a été restaurée ici, à Médina Baye », a déclaré un notable de la confrérie Tijaniyya présent à la cérémonie.

Une image d’unité saluée

Les réseaux sociaux, tout comme plusieurs leaders politiques locaux, ont salué cette démarche, y voyant un signe de maturité institutionnelle dans un contexte national sensible, où l’équilibre entre les représentants de l’État central et les élus locaux est souvent mis à l’épreuve.

Pour beaucoup d’habitants de Kaolack, cette paix retrouvée est un soulagement bienvenu, alors que la ville entame plusieurs chantiers de développement nécessitant la collaboration étroite entre les pouvoirs exécutif local et administratif.

Une page tournée ?

Si les causes précises du conflit n’ont pas été rendues publiques, l’image des deux hommes côte à côte devant le Khalife, échappant aux postures politiques, envoie un signal fort : la primauté du dialogue, sous l’arbitrage des autorités religieuses, reste une valeur cardinale dans la gestion des affaires publiques au Sénégal.

La rédaction de la SENTV.info 

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