SENTV : L’énigme du retour de Karim Wade au Sénégal continue d’alimenter les débats politiques. Huit ans après son départ pour le Qatar, où il s’est exilé à la suite de sa libération conditionnelle en 2016, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade reste officiellement présenté comme le candidat naturel du Parti démocratique sénégalais (PDS).
Dans un entretien accordé ce samedi au quotidien L’Observateur, Bachir Diawara, porte-parole du parti libéral, s’est voulu rassurant, tout en maintenant une ligne de prudence : « Le retour de Karim Wade dépendra du moment opportun. Nous sommes confiants qu’il sera là quand il le faudra, et nous nous mobilisons en conséquence. »
Un leader absent, mais omniprésent dans l’appareil du parti
Installé à Doha, Karim Wade continue de tirer les ficelles politiques à distance. Selon Bachir Diawara, l’ancien ministre d’État reste en contact régulier avec les différentes structures du parti. « Contrairement à ce que beaucoup pensent, Karim est très proche de son parti. Il suit nos actions, donne des orientations et reste notre porte-étendard pour la reconquête du pouvoir », assure le responsable libéral.
Depuis plusieurs années, le PDS fait bloc autour de son candidat désigné, malgré les incertitudes juridiques et politiques qui pèsent sur un éventuel retour. Aucune date ni calendrier n’a été avancé. Le nom de Karim Wade est régulièrement cité lors des discussions électorales, notamment à l’approche des scrutins présidentiels ou législatifs, mais sans concrétisation.
Entre espoirs militants et réalités politiques
L’absence prolongée de Karim Wade continue d’alimenter des interrogations, même parmi les fidèles du parti. Certains y voient un frein à la relance électorale du PDS, d’autres misent sur un retour scénarisé en période décisive, à l’image de l’attente autour d’un « sauveur politique ».
Sur le plan juridique, aucune mesure officielle n’interdit aujourd’hui son retour au Sénégal. Toutefois, le passé judiciaire de Karim Wade — condamné en 2015 à six ans de prison pour enrichissement illicite avant d’être gracié par l’ancien président Macky Sall — continue de peser sur son image publique et sur ses ambitions politiques.
Le PDS entre fidélité à Wade et nécessité de renouvellement
Si la figure de Karim Wade reste centrale, le PDS peine à se renouveler pleinement depuis la chute du régime de Me Abdoulaye Wade en 2012. Plusieurs cadres ont quitté le navire ou sont restés en retrait, tandis que d’autres, comme Mayoro Faye ou Doudou Wade, tentent de maintenir le cap en attendant un éventuel rebond.
La direction du parti mise désormais sur une restructuration discrète mais stratégique, en phase avec les nouvelles réalités politiques du Sénégal post-2024, marquées notamment par l’émergence de nouvelles forces comme le pouvoir actuel de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.
Un retour, mais à quel prix politique ?
En l’absence d’un signal clair, le retour de Karim Wade reste une carte politique suspendue, à fort potentiel symbolique mais aux contours encore flous. D’ici là, le PDS semble jouer la montre, tout en entretenant le flambeau du « Sopi », ce changement qu’il avait lui-même porté au pouvoir en 2000.
La rédaction de la SENTV.info
