Loi d’amnistie : Madiambal Diagne dénonce une « diversion » et réclame son abrogation totale

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SENTV : Alors que la controverse autour de la loi d’amnistie adoptée en 2024 ne faiblit pas, Madiambal Diagne, journaliste et patron du groupe Avenir Communication, a livré une analyse tranchante sur la proposition du député Amadou Ba de Pastef. Dans une déclaration publiée récemment, il affirme que la seule bataille valable est celle de l’abrogation totale du texte, rejetant ainsi toute tentative de réforme partielle.

« Le seul combat qui vaille est celui de l’abrogation totale de la loi d’amnistie de 2024. La proposition de loi portée par Amadou Ba de Pastef m’apparaît comme une diversion », écrit-il, dénonçant une initiative qui, selon lui, détourne l’attention du véritable enjeu.

Un risque de maintien du texte initial

Madiambal Diagne met en garde contre une manœuvre politique qui, en cas de mobilisation populaire, pourrait offrir au pouvoir un prétexte pour retirer la proposition du député Amadou Ba tout en maintenant l’amnistie en l’état. « Une mobilisation du genre 23 juin 2011 serait un alibi pour le pouvoir de retirer le texte du député Amadou Ba de Pastef, et la loi resterait intacte », explique-t-il.

Pour lui, ce scénario serait conforme aux intérêts des autorités actuelles, qui chercheraient à désamorcer la contestation sans toucher au fond du problème. Il s’aligne ainsi sur la position du député Thierno Alassane Sall, qui prône une abrogation pure et simple.

Un dilemme pour les magistrats et les forces de défense

Autre point soulevé par le journaliste : la responsabilité qui incomberait aux magistrats et aux forces de défense et de sécurité si la loi défendue par Pastef venait à être adoptée. Il estime que cette réforme risquerait de brouiller les rôles en criminalisant les défenseurs de la République et en victimisant certains fauteurs de troubles.

« Comment accepter que ceux qui ont défendu la République soient considérés comme les bourreaux et les fauteurs de troubles des héros indemnisables ? », s’interroge-t-il.

Refusant de s’engager dans une campagne contre la proposition d’Amadou Ba, il préfère laisser Pastef « suivre sa logique jusqu’au bout », convaincu que toute modification partielle de la loi ne ferait que renforcer son existence.

Dans un climat politique toujours tendu, l’analyse de Madiambal Diagne illustre la fracture persistante entre les partisans d’une abrogation pure et simple et ceux qui tentent d’en limiter les effets. Reste à savoir si cette pression politique aboutira à une remise en cause totale de la loi ou si elle se heurtera à une volonté de maintien du statu quo.

 

La rédaction de la SENTV.info

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