Nomination du DG de l’ARP : Entre polémique et principe de précaution

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SENTV : La nomination du Dr Alioune Ibnou Abou Talib Diouf à la tête de l’Agence de Réglementation Pharmaceutique (ARP) suscite une vive controverse. Le député Guy Marius Sagna a interpellé le gouvernement sur le passé du nouveau directeur général, l’accusant d’avoir été sanctionné pour des faits liés à un trafic présumé de médicaments. Une accusation grave qui place l’exécutif face à ses responsabilités.

Une nomination sous le feu des critiques

Dans une question écrite adressée au ministre de la Santé, le parlementaire du parti Pastef demande purement et simplement l’annulation du décret présidentiel ayant entériné cette nomination. Selon lui, le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, aurait signé ce décret sans disposer de toutes les informations nécessaires.

Le député affirme que Dr Diouf aurait fait l’objet d’une dénonciation par l’Ordre des pharmaciens du Sénégal en raison de soupçons de trafic de médicaments impliquant plusieurs pharmacies à Touba et Mbacké, dont l’une lui appartiendrait. Une inspection aurait mis en lumière des « irrégularités graves ».

L’Ordre des pharmaciens prudent mais ferme

Face à ces allégations, l’Ordre des pharmaciens, par la voix de son président, Dr Ahmet Niang, se montre mesuré. « Je pense que le député qui a fait la publication est mieux indiqué pour étayer toutes ses allégations », a-t-il confié à L’Observateur, sans pour autant infirmer ou confirmer les accusations portées contre Dr Diouf.

Toutefois, Dr Niang rappelle un principe essentiel : dans le domaine pharmaceutique, la consultation de l’Ordre est une étape cruciale. « Il est facile de nommer, mais il faut être en phase avec la corporation. Pour les postes les plus hautement situés, l’avis de l’Ordre est déterminant. Ça doit être une règle générale », a-t-il martelé, insistant sur la nécessité d’une concertation préalable avec les instances compétentes avant toute nomination.

Le gouvernement sous pression

Cette controverse met l’exécutif dans une situation délicate. Si les accusations de Guy Marius Sagna sont avérées, la nomination de Dr Diouf pourrait fragiliser la politique de transparence et de bonne gouvernance prônée par le président Faye. À l’inverse, si elles sont infondées, elles soulèvent la question de la nécessité d’une réforme des processus de nomination afin d’éviter toute remise en cause ultérieure.

Pour l’instant, le ministre de la Santé ne s’est pas encore officiellement exprimé sur la polémique. Mais dans un contexte où la régulation pharmaceutique est un enjeu de santé publique majeur, la pression monte pour une clarification rapide de cette affaire.

 

La rédaction de la SENTV.info

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