OTAN: les relations délicates avec la Russie au cœur d’une réunion de l’Alliance

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OTANLes pays membres de l’Alliance atlantique se réunissent ce mercredi et jeudi au siège de l’organisation à Bruxelles. Au menu de leur réunion figure en particulier la relation tendue avec la Russie, d’une part depuis le début de l’intervention militaire russe en Syrie mais aussi parce que la Russie a multiplié ces dernières années les survols d’avions de chasse aux frontières européennes et les passages de navires à la limite des eaux territoriales alliées. Ça ne s’appelle pas encore la guerre froide. Mais il y a quand même pas mal de ressemblances. Chaque jour ou presque apporte son lot de déclarations, provocations et autres déploiements militaires. Les tensions persistent entre Moscou et Washington surtout. Certes, le Conseil Otan/Russei, dont les travaux avaient été gelés au plus fort de la crise ukrainienne, a recommencé à se réunir, mais c’est toujours pour constater un profond désaccord entre l’Alliance atlantique et la Fédération russe.

Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, les pays membres de l’Otan en Europe centrale et orientale ne cachent pas leur inquiétude et ont obtenu de la part de leurs alliés des assurances de défense mutuelle, rappelle notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Lors du sommet de Varsovie en juillet, les 28 alliés de l’Alliance ont décidé d’envoyer des troupes dissuasives dans quatre pays. Un renforcement qui fait suite à l’envoi d’avions de combat alliés dans ces pays pour y assurer la police de l’air, une mission entamée en 2004 et largement étendue l’an dernier.

En clair, il s’agit de forces prépositionnées en Europe, même si l’Otan préfère parler de bataillons qui se relayeront pour protéger la Baltique et le flanc Est. Les troupes alliées au sol doivent être déployées en 2017 en Pologne et dans les trois pays baltes. Les ministres de la Défense de l’Otan doivent finaliser ce mercredi les contributions en hommes de chaque pays. Les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont accepté de prendre le commandement de ces contingents pour chacun des quatre pays.

Il y aura chaque fois un bataillon d’un millier d’hommes composé de trois compagnies de pays différents qui tourneront tous les ans. La France devrait par exemple envoyer une compagnie l’an prochain en Estonie et en 2018 en Lituanie. Au total, il s’agit de 4 000 soldats alliés, que l’Otan présente comme un renforcement limité qui se conformerait donc aux accords Otan-Russie de 1997 de ne pas mettre d’importants contingents de l’Otan face aux frontières de la Russie.

« La Russie n’a aucune point d’appui en Méditerranée à part Tartous en Syrie »

L’Alliance atlantique tente de ne pas paraître vouloir retourner à la guerre froide malgré ces renforcements orientaux, mais dans le même temps, le secrétaire général de l’Alliance vient d’annoncer le déploiement d’avions-radars AWACS au-dessus de la Syrie où l’Otan va donc se retrouver à nouveau face à la Russie. Réponse russe aux différentes manœuvres : le déployement de missiles nucléaires Iskander dans l’enclave de Kalaningrad, entre la Pologne et la Lituanie.

Les Russes ont aussi déployé des missiles anti-aériens S300 et S400, sur une ligne allant de la péninsule de Kola, proche de l’Arctique, jusqu’à la Crimée et donc, la mer Noire, voire même la Méditerranée et la Syrie. En mer Noire, les Etats-Unis viennent d’ailleurs d’envoyer un nouveau croiseur lance-missiles, non loin de la base de Deveselu, en Roumanie, pays qui acceulle les premiers missiles du bouclier anti-missiles américins en Europe.

Pour les Russes, il s’agit d’une menace, qui pourrait relancer la course aux armements. D’ailleurs, début octobre, Moscou a suspendu un accord daté de 2010 sur la limitation des stocks de plutonium utilisables dans les armes atomiques. Et en Méditerranée, information RFI, Moscou vient d’accéder, avec son porte-avions Amiral Kouznetsov, à la mer Méditerranée. Objectif : rejoindre la côte syrienne. Un bâtiment à propulsion classique, mais qui peut transoprter des armes nucléaires.

Parti de Mourmansk, la grande base de la flotte russe du Nord, direction la Méditerranée orientale, le Kouznetsov a passé dans la nuit le détroit de Gibraltar. Ferait-il escale à Ceuta, enclave espagnole sur la côte africaine. Visiblement, certains navires du groupe aéronaval russe devraient se ravitailler là-bas. Problème : l’Espagne est membre de l’Otan. De quoi alimenter quellques débats ce mercredi à Bruxelles. Le problème reste le même : la Russie n’a aucune point d’appui en Méditerranée à part Tartous en Syrie.

RFI

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