Réformer pour mieux protéger : Aminata Fall Niang exige des Assises nationales de la famille

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SENTV : La présidente de l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS), Aminata Fall Niang, relance avec force le débat sur l’avenir du Code de la famille. Invitée de l’émission En Vérité , elle a plaidé pour la tenue d’Assises nationales de la famille, estimant que le cadre juridique actuel « ne répond plus aux réalités sénégalaises ».

Selon la juriste, le texte en vigueur — élaboré dans les années 1970 dans un contexte social très différent — révèle aujourd’hui ses limites face aux profondes mutations de la société. Elle cite notamment l’évolution des structures familiales, la progression des droits des femmes, les enjeux liés à la protection des enfants et la montée des violences basées sur le genre.
« Le Code de la famille, c’est le statut personnel. Et le statut personnel concerne chaque individu de ce pays. Il est essentiel que chaque citoyen puisse dire comment il entend être régi par ce Code », a-t-elle déclaré.

Pour Aminata Fall Niang, l’enjeu dépasse toute simple retouche technique du texte. Elle appelle à un débat national inclusif, réunissant juristes, acteurs institutionnels, organisations de la société civile, leaders communautaires et populations. L’objectif : ouvrir un chantier collectif afin de définir le modèle familial auquel aspire la nation sénégalaise.
« Qu’est-ce qu’on veut comme société ? Quel modèle de famille voulons-nous construire ? Personne ne peut imposer une vision, ni le gouvernement ni aucune organisation », a-t-elle insisté.

La présidente de l’AJS estime que des Assises nationales du Code de la famille permettraient de dégager un consensus solide et de mettre en place des commissions chargées de formuler des propositions de réforme. Elle rappelle que le Sénégal a déjà mené de larges concertations sur des sujets majeurs — politique, justice, gouvernance — et que la famille, pilier de la cohésion sociale, mérite un traitement similaire.

« Il serait temps d’aboutir aux modifications nécessaires », conclut-elle, soulignant l’urgence d’une mise à jour du cadre juridique afin qu’il reflète enfin les réalités contemporaines du pays et garantisse une meilleure protection des citoyens, en particulier des femmes et des enfants.

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