Société Générale secouée par un nouveau scandale : un conseiller clientèle détourne plus de 74 millions F CFA
SENTV : Après l’affaire Amadou Dicko, un autre employé de la Société Générale du Sénégal tombe pour détournement de fonds. L’affaire, révélée par Libération, expose un système de fraude minutieusement élaboré.
La Société Générale du Sénégal (SGS), anciennement Société Générale de Banques au Sénégal (SGBS), traverse une nouvelle zone de turbulences. À peine quelques mois après l’incarcération médiatisée de l’expert financier Amadou Dicko, inculpé pour un détournement présumé de 3,4 milliards F CFA, un autre scandale éclabousse l’institution bancaire.
Selon des informations exclusives publiées dans l’édition du vendredi 20 juin du journal Libération, un conseiller clientèle de la banque, identifié sous les initiales O. Bah, 51 ans, a été arrêté ce jeudi par les éléments de la Division des investigations criminelles (DIC). Il est accusé d’avoir orchestré un détournement de fonds estimé à plus de 74 millions F CFA.
L’enquête, entamée en début d’année 2025, révèle que les faits s’étendent sur une période allant de novembre 2022 à juin 2024. Le suspect aurait mené au moins cinq opérations frauduleuses, ciblant spécifiquement des comptes dormants ou judiciairement saisis. Une fois les fonds siphonnés, ceux-ci étaient transférés dans un premier temps vers un compte de transit, ouvert au nom de son neveu résidant à l’étranger.
Cette première manœuvre permettait de brouiller les pistes avant que l’argent n’atterrisse sur ses propres comptes, répartis entre la Société Générale, la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS) et la Banque of Africa (BOA), via l’application SG Connect — un outil normalement destiné à faciliter les opérations sécurisées des clients.
Interpellé au siège de la SGS, sur l’avenue Lamine Guèye à Dakar, O. Bah est passé aux aveux durant son interrogatoire. D’après Libération, il aurait justifié son passage à l’acte par des difficultés financières personnelles et des pressions sociales croissantes.
Déféré au parquet ce vendredi, il est poursuivi pour faux et usage de faux en écritures privées de banque, escroquerie, et détournement de fonds via un système informatique.
Ce nouvel épisode vient s’ajouter à une série de dysfonctionnements internes qui fragilisent l’image de la Société Générale du Sénégal, pourtant réputée pour ses standards de contrôle et de conformité. Des voix s’élèvent déjà pour réclamer un audit interne approfondi, ainsi qu’un renforcement des mécanismes de surveillance des comptes dits « sensibles ».
En interne, une cellule de crise aurait été mise en place pour évaluer l’ampleur du préjudice et éviter que d’autres cas similaires ne passent inaperçus.
Ce second scandale en moins d’un an vient accentuer la pression sur la direction générale de la SGS, déjà critiquée pour sa gestion du cas Dicko. Il relance par ailleurs le débat sur la transparence et l’éthique dans les établissements financiers opérant au Sénégal, alors que la confiance des clients est plus que jamais mise à l’épreuve.
À suivre : Une enquête administrative parallèle aurait été ouverte. Des licenciements ou poursuites supplémentaires ne sont pas à exclure dans les prochains jours.
La rédaction de la SENTV.info