Tribunal de Dakar : enceinte de son amant, l’épouse d’un émigré tue son fœtus de 5 mois

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SENTV : Un (1) mois de prison ferme, c’est la peine infligée à A. Wagué, âgée de 20 ans, mariée et domiciliée à Grand Dakar. La femme mariée a été attraite ce vendredi 12 mai 2023 devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des faits d’avortement.

A la barre, A. Wagué conteste avoir interrompu sa grossesse de manière volontaire et persiste sur le fait qu’elle ignorait avoir été enceinte. Toutefois, elle reconnaît avoir entretenu des rapports sexuels avec son amant alors qu’elle était mariée à un émigré. « Quand j’étais en Gambie, j’avais un copain. C’est lui qui m’a donné deux comprimés à prendre au moment où je m’apprêtais à rentrer à Dakar pour voir ma mère. Je croyais que c’était à cause de ma maladie, car j’ai des douleurs aux jambes depuis longtemps. Je ne savais pas que j’étais enceinte. Quand j’ai pris les médicaments, j’avais des maux de ventre atroces suivis d’une diarrhée et quelques heures après en allant aux toilettes, le fœtus est sorti », narre-t-elle avant de souligner que son mari est un émigré.

Lors des interrogatoires, la Présidente du tribunal lui pose la question de savoir pourquoi elle avait accepté que son copain lui donne des médicaments. « Non, il ne m’a rien dit, je ne connaissais pas ses activités « , répond la prévenue. Également elle lui pose la question de savoir depuis combien de temps elle est restée sans voir ses règles. « Je suis restée trois mois sans voir mes règles », dit-elle. La présidente poursuit : « Et vous êtes restés tout ce temps sans savoir que vous étiez en état de grossesse. » Elle réplique en ces termes, « en prenant les médicaments, les douleurs ont persisté. C’est par la suite que ma mère m’a amené à l’hôpital et les sages-femmes ont découvert que c’était un avortement », explique la mise en cause.

Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public estime que l’aveu n’est qu’un mode de preuve parmi tant d’autres. Selon lui, dans cette affaire, il est constant qu’elle était en état de grossesse de 5 mois et il est constant qu’il y a une expulsion du fœtus suite à la prise des médicaments. « Elle semble faire dans le déni de grossesse. Nous sommes dans le cadre d’un avortement provoqué », a soutenu le parquet et requiert 1 mois de prison ferme.

Son conseil, Me Alassane Diallo a révélé à la présidente qu’au moment du déferrement de sa cliente, le ministère public avait pris un règlement à requalifier les faits en infanticide. Mais la juge d’instruction du quatrième cabinet a vu que le dossier médical ne figure pas dans le dossier. C’est dans ses circonstances que le parquet a fait une requalification pour dire interruption volontaire de grossesse. N’eût été la vigilance de cette magistrate, elle allait passer en chambre criminelle.

Concernant l’avortement, il est clair qu’il y a avortement. Cependant, précise l’avocat, pour asseoir cette infraction, il faut trois éléments qui sont l’élément légal, l’élément matériel et l’élément intentionnel. « Cette dame n’est pas majeure. Elle n’a pas la conscience majeure pour mesurer son acte. Si cette pauvre dame est en prison, sa mère ne va pas le supporter », avance Me Diallo qui plaide le pardon pour sa cliente. Selon lui, en l’absence d’intentionnel, on ne peut lui faire qu’une application bienveillante de la loi pénale.

Au finish, le tribunal statuant publiquement et contradictoirement en matière correctionnelle et en première ressort a déclaré A. Wagué coupable et la condamne à 1 mois ferme.

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