Thiadiaye : chute du “baron familial” du chanvre indien – 3 épouses, 31 enfants, et un trafic bien huilé

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SENTV : Connu sous le sobriquet de « Ndongo », Birima F., un sexagénaire établi à la Cité Nguère de Thiadiaye, a été arrêté en flagrant délit de trafic de chanvre indien. Père de 31 enfants et polygame assumé, il aurait fait du trafic de drogue son principal moyen de subsistance. L’homme a été déféré au parquet de Mbour et placé sous mandat de dépôt.

C’est une arrestation qui fait grand bruit dans la petite commune tranquille de Thiadiaye. Birima F., plus connu sous le nom de « Ndongo », figure locale de la Cité Nguère, a été interpellé jeudi dernier par les éléments de la brigade de gendarmerie de la ville, alors qu’il s’apprêtait à écouler trois kilos de chanvre indien à des clients supposés venus de Dakar.

L’opération, rondement menée grâce à une dénonciation anonyme, a permis de surprendre le sexagénaire en flagrant délit. « Il était observé depuis plusieurs heures dans le cadre d’une opération discrète. Dès qu’il a pris contact avec ses présumés clients, les gendarmes ont procédé à son arrestation », rapporte une source proche du dossier.

Un trafic qui finance un empire familial

Lors de son interrogatoire, Birima F. n’a pas cherché à nier les faits. Il a reconnu être le propriétaire de la drogue saisie et a avoué son implication dans le trafic de chanvre indien. Mais plus encore, il a justifié ses activités par les exigences financières liées à sa vie familiale : trois épouses et pas moins de 31 enfants à sa charge.

« C’est grâce à ce commerce que je parviens à nourrir ma famille et à assurer les dépenses quotidiennes », aurait-il confié, selon des propos rapportés par L’Observateur, qui a révélé l’affaire.

Une explication qui n’a guère ému les autorités judiciaires. Birima F. a été présenté au parquet de Mbour, puis placé sous mandat de dépôt en attendant l’ouverture de son procès. Il encourt une lourde peine, compte tenu de la quantité de drogue saisie et de la reconnaissance explicite de ses activités illicites.

Un visage connu, un trafic toléré ?

Dans les rues de Thiadiaye, son arrestation ne surprend pas grand monde. « Tout le monde sait que Ndongo a toujours eu un train de vie au-dessus de la moyenne locale. Mais on ne se doutait pas que c’était à ce point », glisse un voisin. D’autres évoquent une forme d’impunité tacite, l’homme étant réputé généreux avec son entourage.

Pour les gendarmes, cette arrestation s’inscrit dans un plan plus large de lutte contre le trafic de stupéfiants, particulièrement actif sur l’axe Dakar–Mbour–Kaolack. Thiadiaye, située en bordure de la route nationale, est souvent utilisée comme point de relais.

Une affaire symptomatique

L’affaire Birima F. met en lumière les réalités complexes du trafic de drogue en milieu semi-rural au Sénégal, où la précarité économique pousse certains à emprunter des chemins dangereux pour subvenir aux besoins familiaux. Elle pose aussi la question du rôle de l’économie informelle dans des zones où les opportunités d’emploi légal sont limitées.

Placé en détention provisoire, Birima F. attend désormais de comparaître devant le juge. Son profil – baron local, soutien d’un clan familial étendu – contraste avec le discours officiel de lutte contre les trafics. Mais son cas pourrait bien servir d’exemple, à l’heure où les autorités multiplient les coups de filet dans les zones périurbaines et rurales.

La rédaction de la SENTV.info 

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