À Ouagadougou, Ousmane Sonko scelle une alliance sécuritaire avec le Burkina Faso
SENTV : En déplacement officiel de 48 heures dans la capitale burkinabè, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a réaffirmé, ce vendredi, le soutien « absolu » de Dakar à Ouagadougou dans la lutte contre le terrorisme qui frappe durement le Sahel central.
À l’issue d’un entretien en tête-à-tête avec le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, le chef du gouvernement sénégalais a tenu un point presse au cours duquel il a exprimé la volonté du Sénégal d’engager une coopération multiforme avec le Burkina Faso.
« Je viens transmettre un message de soutien absolu au président Ibrahim Traoré, à son gouvernement et au peuple burkinabè dans sa lutte contre le terrorisme, et envisager toute possibilité de collaboration et de soutien du Sénégal face à cette épreuve », a déclaré Ousmane Sonko.
Cette visite marque un tournant dans les relations sous-régionales, alors que le Sahel reste en proie à des violences djihadistes persistantes. Ousmane Sonko a rappelé que la sécurité dans la sous-région est une responsabilité partagée, appelant à une solidarité plus active entre pays voisins.
« Il est illusoire de croire que les autres pays sont à l’abri. Nos destins sont liés par l’histoire et la géographie. Aucun de nos États ne peut prétendre être épargné par ce fléau », a-t-il insisté.
Une symbolique panafricaniste assumée
Au-delà de l’enjeu sécuritaire, cette visite revêt une portée hautement symbolique. Samedi 17 mai, Ousmane Sonko participera à l’inauguration du mausolée de Thomas Sankara, figure révolutionnaire et icône du panafricanisme, assassiné en 1987.
« Cette visite est aussi une occasion pour nous de participer à l’hommage rendu à Thomas Sankara, une figure emblématique des combats patriotiques, panafricanistes et souverainistes sur le continent », a souligné le Premier ministre.
Cette présence conjointe des chefs de gouvernement du Burkina Faso et du Sénégal à cet événement pourrait aussi être perçue comme un geste politique fort, dans un contexte de reconfiguration des alliances régionales, notamment à travers l’Alliance des États du Sahel (AES), dont le Burkina Faso est membre actif.
Si le Sénégal n’est pas directement impliqué dans cette alliance, la visite de Sonko pourrait ouvrir la voie à de nouveaux dialogues stratégiques en Afrique de l’Ouest, à l’heure où la CEDEAO traverse une crise de légitimité dans certains pays membres.
Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à une insurrection djihadiste qui a fait plus de 20 000 morts et contraint plus de deux millions de personnes à fuir leurs foyers. Le pays est dirigé depuis septembre 2022 par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État. Ousmane Sonko, quant à lui, a été nommé Premier ministre du Sénégal en avril 2025 par le président Bassirou Diomaye Faye, à l’issue d’une élection marquant une alternance politique majeure à Dakar.
La rédaction de la SENTV.info
