Gestion Du Port – L’Etat S’inquiète » Et Lance Le Cadre Consensuel De Gouvernance Des Activités Portuaires

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cheikh kant Port autonome de Dakar e1475967165320Le palais aurait-il reçu des infos inquiétantes sur la gestion du Port de Dakar ? D’ici les prochaines élections, les sombres présages qui se dessinent autour du Port autonome de Dakar (PAD) ne seront-ils pas un boulet que Macky Sall pourrait trainer en raison de son retentissement négatif au sein de l’opinion et un point noir de son bilan. D’éventuels ennuis financier du PAD seraient du pain béni pour une opposition qui suit à la trace les méthodes de gestion des entreprises publiques.

Alors que les résultats financiers du PAD de l’année dernière ont été fortement influencés par la comptabilisation du complément du ticket d’entrée de Dubai Port World, à qui la gestion du terminal à conteneurs a été concédé, pour une somme de 24,6 milliards de F CFA, les résultats qui se signalent pour les comptes de 2015 n’augurent rien de bon. L’entrée de DPW était exceptionnelle et avait poussé vers le haut le chiffre d’affaires. Mais ce n’est pas tous les ans qu’un géant comme DPW apporte autant d’argent dans les caisses d’une entreprise. Sur la rentabilité des activités, l’influente agence de notation WARA (elle avait décerné au PAD en 12014 la note de BBB+ avec une perspective stable en devise régionale) expliquait par ailleurs que le résultat net de 5,79 milliards de F CFA en 2014 était biaisé en raison de la hausse de +529,5 % biaisée avec la comptabilisation du complément du ticket d’entrée de Dubai Port World.

La seule bonne nouvelle : un apport de 20 milliards de F CFA du Japon –concrétisé le 20 septembre 2016 un don consacré à la réhabilitation prochaine du Môle 3 pour améliorer le système de distribution de marchandises à l’échelle sous régionale via la voie ferroviaire Dakar-Bamako.

De mauvais surprises sont prévues alors que le directeur général Cheikh Kanté ne change en rien son comportement de distributeur d’argent, de « généreux » financier sans bornes, de donateur attitré d’organisations satellites de l’APR et d’organisations toutes naturellement dédiées au soutien à l’action de Macky Sall. Des sources évoquent des chiffres peu reluisants dans la gestion en cours.

Lors du conseil des ministres du mercredi 25 janvier, Macky Sall a rappelé à son gouvernement que « le positionnement externe et la compétitivité de l’économie nationale » reste l’une de ses principales préoccupations. Et pour prendre un cas concret de ces préoccupations qui visent à maintenir le Sénégal dans le cercle des pays phares des classements internationaux relatifs aux performances en matière de « Business », il a cité le Port autonome de Dakar (PAD), géré depuis le début du magistère de son septennat en 2012 par un membre de son premier cercle d’amis : Cheikh Kanté, originaire comme lui, de Fatick.

C’est un fait assez important pour être souligné alors que la crise gambienne occupe le devant de l’actualité. D’après le communiqué du dernier conseil des ministres, « le Président de la République demande au Gouvernement de lui proposer, dans les meilleurs délais, un plan spécial de consolidation de l’attractivité du Sénégal, en veillant, notamment, à l’établissement d’un cadre consensuel de gouvernance des activités portuaires, en particulier du Port Autonome de Dakar (PAD) et à la finalisation du contrat d’objectifs et de moyens liant ce dernier à l’Etat.

En termes moins diplomatico-administratifs, cela veut dire que l’Etat n’est pas satisfait des performances du PAD et veut être plus regardant sur sa gestion car l’infrastructure est un facteur stratégique à tous les niveaux. Ce fameux « cadre consensuel » de gouvernance des activités portuaires signifie que le mécène de l’APR ne prendra plus seul les décisions qui engagent la viabilité financière de la boîte. Enfin, la redéfinition des relations liant l’Etat au PAD via un contrat d’objectifs et de moyens, entrant dans un cadre global de positionnement stratégique (le renouveau attendu de l’économie gambienne fait du port de Banjul, dans une perle de concurrents qui courent tout le littoral de cette partie de l’ouest africaine, un futur sérieux point d’ancrage de l’import-export).

Beaucoup de griefs sont reprochés à Cheikh Kanté depuis sa prise de fonction dont l’un des moindres pas le recrutement au sein de la boîte qui est passé du simple au double presque, -environ 2000 aujourd’hui contre 1017 quand Bara Sady partait- mais aussi de la piètre performance de 2015 avec les observations négatives des commissaires aux comptes.
En août 2016, sa gestion avait été décriée et le conseil d’administration ne l’avait d’ailleurs pas raté. C’était en partie dû au fait que ce que les travailleurs considéraient comme un acquis ne leur était pas accessible car des banques, à cette époque, avaient leur confiance au Port. Une partie des travailleurs n’avaient alors reçu ce que les travailleurs du PAD appellent « prime Bara Sady » du nom du prédécesseur de Cheikh Kanté qui avait passé 10 ans comme DG de l’entreprise sous le régime de Me Wade. En effet les banques qui avaient refusé de la leur verser en raison des difficultés qui existaient entre elles et le PAD dont la trésorerie était sous tension, n’était que l’expression d’un mode de gestion qui conduit tout droit à la banqueroute, si on considère le PAD et en parler comme une simple entreprise, alors qu’elle est bien que cela pour l’économie sénégalaise (30% dans le budget national=) et pour environ 90% dans les recettes douanières). Cheikh Kanté se défaussera sur son directeur financier d’alors, Mamadou Diop, à qui il fait porter le chapeau, et le limoge.

Pourtant, l’année dernière, Cheikh Kanté présentait des résultats officiels appréciables, alors que toutes sortes de prix et de récompenses d’organisations intéressées pleuvaient sur lui. Son chiffre d’affaires s’est établi à 40 milliards de francs CFA (60 millions d’euros) en 2015—, tandis que le volume de son trafic de marchandises est passé de 10 millions à 15 millions de tonnes entre 2012 et 2015, soit une hausse de 13%. Le port de Dakar présentait un trafic de marchandises estimé à 13,4 millions de tonnes en 2014 pour un chiffre d’affaires de 34,7 milliards de francs CFA. Des résultats qui prouvent, selon lui la pertinence de son programme de modernisation du PAD, « Vision 2023 ». Certes, la manne financière à laquelle Cheikh Kanté a accès est d’un apport certain pour l’entretien de la clientèle politique de l’APR, quand il s’agit des grandes mobilisations. Il est aussi un médiateur efficace et éteint les foyers de tension un peu partout. A Guédiawaye, il réconcilie en 2014 le maire Aliou Sall et le député Seydina Fall alias Bougazelli Mais derrière la création « dans les meilleurs délais » du cadre consensuel de gouvernance des activités du Port Autonome de Dakar (PAD) et à la finalisation du contrat d’objectifs et de moyens liant l’entreprise à l’Etat, il faut voir la volonté du palais de prendre les devants, pour sauver un ami et éviter ce qui serait une grosse épine dans le pied de sa majorité à 6 mois des élections législatives.

 

 

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