L’accès facile aux médicaments en Afrique « Une préoccupation majeure de la Cnuced », selon Christoph Spennemann,

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aspit mmEn charge de l’unité de propriété intellectuelle à la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (Cnuced), Christoph Spennemann, est au Sénégal pour soutenir les efforts de créer une commission ministérielle pour faciliter l’accès aux médicaments. « Il s’agit de faciliter la création d’unités en Afrique et au Sénégal pour que l’accès aux médicaments soit réel, avec une possibilité que cela se répercute sur les prix.
Il y a plusieurs obstacles pour ce qui est de l’accès aux médicaments, avec une forte importation venant des pays étrangers. La conséquence immédiate est que le prix en dépend fortement, rendant difficile l’accès. « L’accès aux médicaments est un problème pluridisciplinaire dont celui des brevets qui concerne le cas des droits exclusifs. Cela veut que les concurrents ne puissent pas utiliser les outils de création des médicaments pour la mise sur le marché. Cela veut aussi dire que celui qui a le brevet peut augmenter, seul, les prix et cela pose problème. Pour éviter cette situation de monopole, on essaie de favoriser la concurrence générique, mais il faudrait changer les lois en vigueur, surtout celles des pays de l’OAPI. Le Sénégal n’a pas ses propres brevets, il dépend de l’OAPI et nous allons voir s’il est possible de modifier la législation dans cette organisation panafricaine pour séparer l’accès aux médicaments sur le plan des brevets. Il y a, aussi, le problème de la politique-santé des états qui doivent investir pour promouvoir la production. Notre mission est de voir s’il y a des cohérences dans les politiques », a soutenu Christoph Spennemann, en marge de l’atelier régional, ouvert à Dakar, sur le transfert de technologie initié par le Ministère des Mines à travers le département de l’ASPIT. Selon l’agent de la Cnuced, « il y a un aspect financier très important dans ce processus de vouloir rendre l’accès aux médicaments, car, la production locale est très coûteuse et pour qu’il y ait ces capacités, il faut faire des investissements. Je veux dire qu’un producteur local qui n’a pas les moyens devra investir. Mais, normalement les banques commerciales doivent faciliter les prêts, ce qui n’est pas sûr et donc il faut réfléchir pour voir ce qu’il faut faire dans le secteur. Que ça soit des investissements étrangers ou domestiques, c’est un défi qu’il faut aborder », indique-t-il. Et d’ajouter : « Nous sommes aussi à Dakar pour échanger les expériences des pays africains dans le but de trouver des positions communes pour faciliter l’accès aux médicaments. Par exemple, pour les producteurs locaux, nous allons voir comment associer les partenaires d’autres pays ouest africains (on ne peut pas vendre pour un pays seulement), cela pourrait créer des économies d’échelle et donc trouver une solution pour voir ce qu’on peut faire pour baisser les tarifs douaniers pour harmoniser le droit de brevet de façon positive pour les producteurs et harmoniser les conditions d’accès aux médicaments. Cela veut simplement dire que nous allons mettre en cohérence les politiques en Afrique », signale Christoph Spennemann.

Youssouf NDIONGUE : La Redaction SENTV.info

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