Sa convocation à la Dic, le commissaire Sadio brise le silence: «Ce qu’ils n’ont pas apprécié…»

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Le Commissaire Boubacar Sadio avait été cueilli ce dimanche, chez lui, par des éléments de la Division des investigations criminelles. Une fois dans les locaux de la Brigade des affaires générales, les limiers lui ont signifié qu’ils lui reprochent sa lettre ouverte au chef de l’Etat. Devant retourner à la Dic ce lundi, il  lui a, à la surprise générale, été signifié que la procédure n’étant plus d’actualité, son déplacement étant dès lors sans objet. Joint par iGfm, il s’est exprimé sur cette affaire.

Qu’est ce qui s’est réellement passé sur cette affaire  M. Sadio ?

Hier ils sont venus à la maison, vers 18 heures, pour me faire comprendre que je devais les suivre sur instruction du chef de la Dic. Je les ai suivis bien volontiers. Je pouvais opposer une certaine résistance, parce qu’il n’y avait pas de mandat d’amener et c’était un jour de dimanche, quand même. Mais j’ai dit que vais m’y prêter de bonne grâce, je n’y voyais aucun inconvénient. Ils ont été très polis et bienveillants à mon endroit. Je les ai suivis, on a été à la Brigade des affaires générales.

Je pouvais opposer une certaine résistance, parce qu’il n’y avait pas de mandat d’amener

Qu’est-ce qu’ils vous reprochaient ?

Ils m’ont fait comprendre que l’objet  de la convocation c’était la contribution que j’avais faite paraître dans la presse. La lettre que j’avais adressée à son excellence Macky Sall. Ensuite j’ai été mis à la disposition d’un enquêteur qui a procédé à mon interrogatoire. J’ai quitté leurs locaux vers 23 heures 30 minutes. On m’a ramené chez moi et ils m’ont convoqué pour aujourd’hui à 16 h 30. Mais vers 15 heures le chef de la Dic m’a appelé pour me dire que la convocation n’est plus d’actualité.

Les raisons?

En tout cas moi j’étais prêt pour aller répondre. J’avais même préparé ma valise au cas où j’allais atterrir à Rebeuss. On m’a dit que la convocation n’était plus de rigueur. J’ai pris acte et suis maintenant chez moi en attendant la suite des évènements.

Ils n’ont pas apprécié le ton. Voilà.

Qu’est-ce que cela vous fait d’être convoqué à la police pour avoir juste donné votre opinion sur la marche du pays ?

Je ne peux pas entrer dans les détails de l’interrogatoire,  c’est le secret de l’instruction, mais je leur ai fait comprendre que je n’ai fait qu’exprimer mon opinion. Auparavant, j’étais dans un carcan statutaire qui était  très rigide. J’étais policier, soumis à l’obligation de réserve et au secret professionnel. Maintenant que je suis à la retraite, je suis délié de toutes ces contraintes. J’ai retrouvé ma liberté de ton et de conviction en tant que citoyen ordinaire. Et j’ai le droit de donner mon opinion sur la marche de mon pays. D’autant plus que ceux qui dirigent ce pays ne l’ont pas hérité de leurs parents. Ils travaillent sur la base du pouvoirs qui  leur a été délégués par le peuple. Donc nous avons le droit d’apprécier ce qu’ils font en notre nom. Si c’est bon on apprécie si ce n’est pas bon on critique pour qu’ils se réajustent Il n’y a que cela. Il n’y a pas d’animosité. Nous ne faisons qu’exprimer nos opinions. Autant  il y a des gens qui trouvent qu’ils font du très bon travail, autant il y en a qui trouvent que c’est minable ce qu’ils font. C’est une question d’appréciation. Est-ce que cela valait la peine qu’on me convoque ? Cela, également, c’est une question d’appréciation. Ils n’ont pas apprécié le ton. Voilà.

IGFM

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