À Tunis, la conférence nationale de relance de l’investissement en Tunisie, Tunisia 2020, démarre ses travaux avec une séance inaugurale solennelle qui tient en haleine tout le pays. Au terme de la première matinée dédiée à la diplomatie économique, environ 13 milliards d’euros de promesses d’investissements – selon les estimations de Jeune Afrique – ont été annoncés par les différents bailleurs de fonds présents. Il fête ses 90 ans aujourd’hui mais ce 29 novembre est pour le président de la République, Béji Caïd Essebsi, un temps fort pour la relance de la Tunisie. Ils sont nombreux à l’ouverture de Tunisia 2020 dont il a donné le coup d’envoi mardi matin : l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, le Premier ministre français Manuel Valls, le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal et la ministre canadienne du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, tous représentants les pays promoteurs de la conférence*.
Avec moins d’aisance qu’à son habitude, le président tunisien a largement évoqué la réussite du processus démocratique en Tunisie ainsi que les difficultés qui ont entravé le parcours singulier du pays depuis 2011 et souligné l’impact positif des réformes économiques engagées, les atouts du pays, mais aussi son importance stratégique dans un contexte régional bouleversé.
Devant les 2 000 personnes qui étaient attendues au Palais des Congrès, Béji Caïd Essebsi a fait sienne la phrase de saint Thomas d’Aquin : « Il est nécessaire d’avoir un minimum de prospérité pour préserver la démocratie ». Il confirme ainsi devant un parterre éminemment politique et économique, l’ambition de la Tunisie de revenir dans la course.
13,7 milliards d’euros au terme de la première matinée
Le ton est donné par Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani qui réitère le soutien du Qatar avec une aide de 1,25 milliards de dollars. Manuel Valls confirme les engagements de la France sur 250 millions d’euros annuels jusqu’en 2020 ainsi que la conversion d’une partie de la dette tunisienne contractée auprès de la France en investissements.
Abdelmalek Sellal est revenu sur les liens historiques entre les deux pays frères et voisins et recommandé le développement des échanges économiques tandis que la ministre canadienne annonce une aide de 24 millions de dollars sur quatre ans. Les représentants des principaux pays partenaires de la Tunisie ainsi que ceux des institutions internationales se sont ensuite succédé à la tribune avec des propos d’encouragement et des soutiens financiers.
Cette première matinée dédiée à la diplomatie économique s’achève sur une note d’optimisme au point que dans les coulisses de la conférence, on dresse un premier bilan financier positif, sans compter les investissements projet par projet qui font également l’objet de cette conférence. 140 projets sont présentés par Tunis : l’idéal pour l’exécutif serait qu’il trouve tous preneurs.
*L’organisation de la conférence a été confiée à un consortium regroupant la banque d’affaires française Arjil et Associés, le bureau d’études tunisien COMETE Engineering et Africa Communication Events, filiale événementielle du groupe média Jeune Afrique.
Par Frida Dahmani et Frédéric Maury – à Tunis