« 26 Septembre : Anniversaire du naufrage du bateau LE JOOLA : évaluons et innovons ! »

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SENTV : L’ampleur de la catastrophe et l’impact du choc multiforme qui en a découlé a fortement marqué l’opinion nationale et internationale.

Le 26 Septembre 2002 a été une journée douloureuse, bouleversante, une journée sombre, une journée inédite. Toute une population en pleurs, le deuil est là ; les émotions ont atteint leur point culminant. Le deuil est vécu en dehors de nos frontières nationales.

Au-delà des émotions, il fallait s’arrêter, tenter d’identifier les causes à l’origine de cette catastrophe : elles se révèlent provenir de notre laxisme, de notre manque de rigueur et de l’absence du sens de responsabilité. Après l’identification des causes de cette catastrophe, naquit un brin d’espoir avec cette phrase venant des autorités, des populations : « plus jamais ça » ! Cet espoir se révèle à son tour éphémère car le paysage qu’offrent nos actions quotidiennes laisse apparaître une persistance des pratiques à risque.

La récurrence et l’ampleur des catastrophes au Sénégal sont révélatrices des lacunes découlant du faible niveau de la gouvernance des risques : l’Etat comme les populations ne se conforment guère aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur : code de la route, code de l’urbanisme, code de la construction, code de l’environnement, code de l’hygiène, code de l’eau, code de l’assainissement, code forestier…autant d’outils conçus et adoptés en vue de promouvoir une société résiliente face aux risques de catastrophe.

Hélas ! Du fait de la mal gouvernance(impunité, redevabilité, imputabilité…),de l’absence de volonté politique, et de la culture de la fatalité, tout cet arsenal législatif et réglementaire n’a pas su apporter les résultats attendus.

D’où la persistance et la récurrence des dégâts : accidents de la route, chavirements de pirogues, noyades, effondrements mortels de bâtiments privés (maisons) , publics (cas du stade Demba Diop), incendies de marchés, incendies d’hôpitaux, cohabitation à risques entre les ménages et les installations classées, transport incontrôlé des produits dangereux …
Dans l’espoir de promouvoir la noble ambition suscitée par l’idée « plus jamais ça », il faut reformuler le contenu à donner à la commémoration annuelle du naufrage du bateau LE JOOLA de manière à parvenir à trouver un moyen efficace afin de mettre un terme aux causes à l’origine de notre incapacité supposée à se conformer à tout ce qui est édicté dans un sens de mettre les populations à l’abri du risque de catastrophe.

Ainsi le 26 Septembre pourrait être une journée nationale de partage de toute idée pouvant contribuer à mettre un terme au laxisme à l’origine de nos drames.

Le meilleur hommage que nous puissions rendre aux victimes des catastrophes est de pouvoir prouver notre capacité à tirer les enseignements nés d’un malheur en vue d’éviter sa reproduction.

Il n’est pas pertinent de commémorer un événement malheureux sans avoir en tête l’idée d’éradiquer définitivement les racines du mal…autrement d’autres événements surviendront et vont s’en rajouter et allonger ainsi l’agenda des célébrations de victimes de catastrophe.

Abdou Sané, ancien député
Expert en réduction des risques de catastrophe

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