Colère des policiers: Hollande va recevoir les syndicats

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hollande fPrès de 500 policiers se sont rassemblés dans la nuit de jeudi à vendredi place du Trocadéro à Paris avant de partir vers la célèbre avenue des Champs-Elysées, poursuivant leur mouvement de protestation pour la quatrième nuit consécutive. Le président François Hollande a annoncé qu’il recevrait les organisations professionnelles de policiers en « début de semaine ». Douze jours après l’attaque contre des policiers dans une banlieue parisienne, les agents, pour la plupart en civil, certains portant un brassard ou un foulard masquant en partie leur visage, ont manifesté dans le calme, près de la tour Eiffel. Ils ont entonné à plusieurs reprises la Marseillaise et scandé « Policiers en colère », « Cazeneuve, démission », « Falcone démission », du nom du directeur général de la police nationale (DGPN) Jean-Marc Falcone, avant de prendre la direction des Champs-Élysées en marchant sur la chaussée.

Certains ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire: « marre d’en prendre plein la gueule », « ras le bol » ou encore « soutien à nos collègues blessés ». Un petit nombre de personnes, munis d’affiches réclamant « la vérité » pour des proches victimes selon eux de violences policières, a rapidement été écarté par les forces de l’ordre.

Des rassemblements similaires ont également eu lieu en banlieue parisienne devant des commissariats à Evry (sud-est), où 80 personnes ont manifesté selon une source syndicale, et à Bobigny dans le nord-est (une centaine de manifestants).

Les syndicats à l’Elysée

En réponse à cette nouvelle démonstration de colère, le président François Hollande a annoncé dans la nuit qu’il recevrait les organisations professionnelles de policiers en « début de semaine ».

« Il est très important que nous puissions donner une perspective et une réponse immédiate, et donc que les policiers sachent bien que le gouvernement et le président de la République sont dans une démarche de dialogue. […] Je recevrai les organisations représentatives de policiers dans le début de semaine », a déclaré le chef de l’Etat lors d’un point presse à l’issue de la première journée d’un sommet européen à Bruxelles.

« Marche de la colère »

Après plusieurs nuits de manifestations et avant une « marche de la colère » la semaine prochaine, le gouvernement s’est aussi efforcé d’apaiser la fronde des policiers. Depuis Francfort où il était en déplacement, le Premier ministre Manuel Valls a exhorté jeudi les policiers à « continuer le dialogue » entamé avec le gouvernement.

Mercredi, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait promis aux syndicats policiers, eux-mêmes dépassés par leur base, qu’une concertation serait lancée dès lundi dans les départements, venant compléter un plan « de sécurité publique » prévu en novembre.

Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a, quant à lui, promis « la plus grande fermeté » envers ceux qui s’en prennent aux policiers. Estimant que les critiques de ces derniers contre la justice relevaient d’un « manque d’informations », le ministre a affirmé s’être « engagé à leur fournir les chiffres des peines prononcées pour des agressions sur les forces de l’ordre », qui montrent qu’elles sont « plus sévères que pour des agressions sur des personnes non-dépositaires de l’autorité publique ».

La grogne, qui a fait tache d’huile depuis lundi avec des rassemblements dans plusieurs villes de France, notamment à Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nancy, Toulon, Nice ou encore Marseille, fait suite à une violente attaque au cocktail Molotov d’un véhicule de police à Viry-Châtillon (Essonne), le 8 octobre. Lors de cette agression, un adjoint de sécurité de 28 ans a été très grièvement brûlé. Il est toujours hospitalisé, plongé dans un coma artificiel mais n’est plus sous assistance respiratoire. Sa collègue, une gardienne de la paix de 39 ans, également grièvement touchée, a quitté l’hôpital mardi soir.

(Avec AFP)

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