SENTV : À deux semaines de l’ouverture du Dialogue national prévu du 28 mai au 4 juin, Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D, tire la sonnette d’alarme. Face aux hésitations persistantes de certains partis d’opposition, il appelle à une participation active pour éviter que des décisions majeures ne soient prises sans leur contribution.
En marge d’un atelier stratégique organisé par le consortium ONG 3D – COSCE – GRADEC, soutenu par l’Union européenne à travers le programme Saxal Jamm, Moundiaye Cissé a insisté sur l’importance de la présence de l’opposition autour de la table. « Même si elle est en désaccord avec certaines orientations du gouvernement, l’opposition a le devoir de participer là où se décident les règles du jeu démocratique », a-t-il plaidé.
Trois chantiers au cœur du dialogue
Le dialogue national initié par le président Bassirou Diomaye Faye portera sur trois axes structurants :
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La démocratie et les droits humains,
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Le processus électoral,
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Les réformes institutionnelles.
Selon les organisateurs, ces thématiques, jugées essentielles pour refonder le contrat républicain, ne sauraient être débattues sans une pluralité de voix.
Compréhension et mise en garde
Moundiaye Cissé reconnaît néanmoins les préoccupations de l’opposition, notamment en ce qui concerne l’applicabilité des recommandations et la garantie de sa représentativité. « Elle a raison de demander des assurances, mais elle doit aussi comprendre que l’absence n’est pas une option stratégique. Les règles vont changer. Ne pas être autour de la table, c’est courir le risque d’être hors-jeu », a-t-il averti.
Le dialogue devrait également aborder la question sensible de l’organe chargé des élections, sujet hautement politique dans un contexte post-présidentiel encore marqué par les séquelles des tensions passées.
Un rôle accru de la société civile
La société civile, positionnée comme acteur de médiation et de facilitation, entend jouer un rôle actif pour rapprocher les différentes parties. « Il faut que le dialogue devienne une culture politique permanente, pas une solution de crise », a souligné M. Cissé, annonçant la mise en place de « médiateurs civils » pour fluidifier les échanges.
L’appel lancé par Moundiaye Cissé intervient à un moment critique, alors que plusieurs formations politiques tergiversent encore sur leur participation. La balle est désormais dans le camp de l’opposition.
La rédaction de la SENTV.info