Donald Trump acquitté : quel avenir pour l’ex-président américain et les républicains ?

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SENTV : L’acquittement de l’ex-président Donald Trump à l’issue de son procès pour « incitation à l’insurrection » au Sénat, samedi, illustre à quel point son influence reste grande au sein du Parti républicain, même si certains ténors de cette formation ont pris leurs distances. La course est ouverte pour 2024.
Le Sénat américain a acquitté samedi 13 février Donald Trump à l’issue de son deuxième procès en destitution. Même si le suspense était quasi-nul, l’acquittement est évidemment un soulagement pour Donald Trump. À court terme, ce vote lui offre l’occasion de reprendre l’un de ses arguments de campagne favoris: se poser en martyr, en victime d’une incessante « chasse aux sorcières ».
Seul président de l’histoire mis en accusation deux fois, il est aussi le seul à avoir été acquitté deux fois. « Cela peut être un cri de ralliement : marteler qu’il a été pris pour cible par la gauche et par la presse, de manière injuste », souligne Capri Cafaro, ex-élue démocrate et enseignante à l’American University.
Réagissant au verdict du Sénat, Donald Trump a semblé prendre date pour l’avenir. « Notre mouvement magnifique, historique et patriotique, Make America Great Again, ne fait que commencer », a-t-il affirmé.
Équation plus compliquée
Mais l’équation, qui a fonctionné pendant ses quatre années au pouvoir, est devenue plus compliquée depuis la sombre journée du 6 janvier et les violences perpétrées par ses partisans.
Nombre de responsables républicains ont pris leurs distances, ce qui constitue un handicap de taille en vue d’une éventuelle reconquête même si sa capacité à galvaniser les foules reste atout de poids.
Sans mandat électif, privé de son compte Twitter, reclus dans son club de golf de Mar-a-Lago, à plus de 1 300 kilomètres de Washington, il pourrait en outre avoir du mal désormais à ses faire entendre.
D’autant que la prochaine échéance présidentielle de 2024 aiguise déjà les appétits. L’une des prétendantes possibles à l’investiture républicaine, Nikki Haley, a déjà coupé les ponts et estimé qu’il était hors-jeu pour les échéances à venir. « Il a pris un chemin qu’il n’aurait pas dû prendre, et nous n’aurions pas dû le suivre et nous n’aurions pas dû l’écouter. Et nous ne devons jamais laisser cela recommencer ».
Parti républicain, le grand chantier
Après d’être rangé – parfois à contre-cœur mais toujours docilement – derrière Donald Trump pendant quatre ans, le Grand Old Party traverse une période d’immenses secousses. Une poignée d’élus crient haut et fort que la place de Donald Trump ne peut être remise en cause et qu’il est le candidat naturel pour 2024.
« Ce parti est le sien. Il n’appartient à personne d’autre », lançait il y a quelques jours l’élue républicaine Marjorie Taylor Greene, qui a temps soutenu les thèses de la mouvance d’extrême droite complotiste QAnon.
Mais nombre de ténors du parti souhaitent un nouveau départ. Confrontés à ses sondages qui restent flatteurs pour Donald Trump, ils s’interrogent sur la façon de tourner la page : Brutalement ? Lentement ? Imperceptiblement ?
Au-delà du traumatisme du 6 janvier, le parti le tient pour responsable de la perte du Sénat : son refus d’accepter sa défaite pendant plus de deux mois a placé le « GOP » dans une position bancale lors des deux sénatoriales partielles de début janvier, remportées par les démocrates.
Vers un nouveau parti de centre-droit ?
Reste un point inquiétant pour les stratèges du parti  : le soutien à Trump lors de son procès en destitution, guidé par la volonté de ne pas fâcher l’ex-président, pourrait avoir un coût électoral.
« Les sénateurs qui ont voté l’acquittement se sont peut-être protégés contre des primaires périlleuses face à des candidats plus extrêmes au sein de leur parti, mais ils se sont aussi rendus plus vulnérables lors des vraies élections », souligne Wendy Schiller, Brown University.
Le leader républicain au Sénat Mitch McConnell a voté l’acquittement, s’abritant derrière des questions de droit. Mais pour immédiatement déclarer que Donald Trump est « dans les faits » et « moralement » responsable des violences du 6 janvier.
Une centaine d’anciens responsables américains ont fait circuler l’idée ces derniers jours de la création d’un nouveau parti de centre-droit qui rassemblerait les républicains souhaitant couper net avec le trumpisme. Mais les chances de casser le modèle américain qui s’articule, depuis toujours, autour de deux partis, apparaissent extrêmement minces.

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