Fonds Covid-19 : l’ex-DAGE du ministère des Sports met en cause Matar Bâ

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SENTV : Dans l’affaire du présumé détournement de fonds alloués au ministère des Sports dans le cadre de la riposte contre la Covid-19, l’ancien directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE), Mamadou Ngom Niang, semble avoir choisi sa ligne de défense : déléguer la responsabilité à l’ex-ministre Matar Bâ.

Placée sous contrôle judiciaire après son face-à-face avec le parquet, Ngom Niang a recouvré la liberté contre le paiement d’une caution de 150 millions de F CFA, selon des informations relayées par Libération. Arrêté par la Division des investigations criminelles (DIC), il est poursuivi dans le cadre des enquêtes liées à l’utilisation des fonds Force Covid-19, précisément ceux affectés au département des Sports.

Mais face aux enquêteurs, l’ancien DAGE a nié toute initiative personnelle dans la gestion des fonds publics, insistant sur le fait que l’intégralité des décaissements a été faite sur instruction de Matar Bâ, alors ministre des Sports.

400 millions pour les structures sportives
L’audition, telle que détaillée par Libération, révèle que 400 millions de F CFA avaient été attribués au ministère des Sports, sous la ligne budgétaire intitulée « Transferts courants », pour soutenir les associations, groupements sportifs et structures nationales impactées par la crise sanitaire.

Mamadou Ngom Niang a soutenu que son ministère ne disposait pas de compte de dépôt au Trésor, rendant impossible toute gestion autonome des fonds. Il précise qu’après une réunion regroupant notamment le Comité national olympique et le directeur des activités physiques et scolaires, un tableau de répartition des subventions lui aurait été transmis par Matar Bâ lui-même, mentionnant les montants alloués à chaque entité bénéficiaire.

« Tous les décaissements ont été effectués selon les instructions écrites du ministre Matar Bâ », aurait-il affirmé devant les enquêteurs, selon Libération.

Une affaire à fort potentiel politique
Ces déclarations, qui interviennent alors que plusieurs audits sont en cours sur la gestion des fonds publics durant la pandémie, pourraient avoir des implications judiciaires et politiques pour l’ancien ministre, figure bien connue du régime précédent.

La justice pourrait désormais chercher à entendre Matar Bâ, qui n’a, pour l’instant, fait l’objet d’aucune convocation officielle. La balle est donc dans le camp du parquet du Pool judiciaire financier, qui devra décider des suites à donner aux accusations portées par son ancien collaborateur.

Cette affaire relance le débat sur la traçabilité des fonds d’urgence et les mécanismes de contrôle dans l’administration sénégalaise, particulièrement en temps de crise. Alors que les auditions se poursuivent, le dossier risque de faire du bruit dans les couloirs des anciens gouvernements.

 

La rédaction de la SENTV.info 

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