SENTV : Ce jeudi, les présidents du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, effectueront une visite conjointe hautement symbolique sur la plateforme offshore du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Situé à une dizaine de kilomètres au large des côtes partagées, ce site incarne l’ambition commune des deux pays de peser davantage sur l’échiquier énergétique mondial.
Cette première visite présidentielle sur le site marque une étape politique forte, à quelques mois de l’entrée en production de ce gisement transfrontalier stratégique. Le projet, opéré par British Petroleum (BP) en partenariat avec Kosmos Energy, Petrosen (Sénégal) et la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH), prévoit une mise en service commerciale dès janvier 2025, suivie de la première expédition de gaz naturel liquéfié (GNL) en avril.
Une montée en puissance énergétique coordonnée
Avec une capacité initiale de 2,4 millions de tonnes de GNL par an, GTA propulse le Sénégal et la Mauritanie dans le cercle fermé des futurs exportateurs africains de gaz. Le projet s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’une souveraineté énergétique accrue, articulée autour des programmes « Gas to Power » visant à convertir les ressources gazières en électricité abordable.
Mais au-delà des chiffres et des flux, la visite s’annonce comme un signal politique clair. En se rendant ensemble sur la plateforme, les deux chefs d’État entendent rappeler que la maîtrise des ressources naturelles passe par une gouvernance partagée et une coopération régionale renforcée.
Gaz domestique et développement local : les enjeux sur la table
Selon le Bureau d’information et de communication du gouvernement (Bic-Gov), les échanges avec les responsables du consortium porteront notamment sur la répartition du gaz entre exportation et usage local. Le Sénégal et la Mauritanie insistent pour que ce projet continental profite aussi aux populations riveraines.
Des actions concrètes sont déjà en cours : formation de techniciens locaux, appui aux entreprises nationales, projets sociaux dans la santé, l’éducation et l’environnement. Pour les deux gouvernements, il ne s’agit pas seulement d’extraire du gaz, mais d’en faire un levier de transformation sociale.
Coopération sécuritaire et transition énergétique au menu
Cette visite sera également l’occasion d’aborder des questions plus larges : sécurisation des installations offshore, respect des normes environnementales et perspectives d’extension du projet (phases 2 et 3). Ces discussions interviennent alors que les enjeux géostratégiques du gaz en Afrique de l’Ouest ne cessent de croître, dans un contexte mondial de transition énergétique et de reconfiguration des alliances économiques.
Une vitrine régionale
Avec GTA, Dakar et Nouakchott ambitionnent de faire de leur coopération un modèle dans la gestion partagée des ressources transfrontalières. À l’heure où les investissements énergétiques se redéplient sur le continent, la visite présidentielle de ce jeudi s’impose comme une vitrine diplomatique d’un partenariat qui entend conjuguer rentabilité, souveraineté et durabilité.
La rédaction de la SENTV.info