SENTV : Déjà sous mandat de dépôt, le chroniqueur fait face à une nouvelle procédure pour diffusion présumée de fausses nouvelles. Il clame sa bonne foi et dénonce un acharnement judiciaire.
Nouveau rebondissement judiciaire pour le chroniqueur Abdou Nguer, figure médiatique controversée du paysage audiovisuel sénégalais. Ce lundi, il a de nouveau été déféré au parquet par la Division des investigations criminelles (DIC), dans le cadre d’une procédure pour diffusion de fausses nouvelles et atteinte à la sûreté de l’État. Il doit être fixé sur son sort ce mardi à l’issue d’un retour de parquet.
Déjà placé sous mandat de dépôt il y a quelques jours pour des faits similaires, Abdou Nguer fait désormais face à un second acte judiciaire, alimenté par des propos tenus lors d’une émission diffusée sur Sen TV. D’après les sources proches de l’enquête, ses déclarations concernaient plusieurs dossiers sensibles et personnalités politiques de premier plan.
« Je n’ai fait que réagir aux propos de Sonko »
Interrogé par les enquêteurs, le chroniqueur a affirmé que ses déclarations n’étaient que des réactions à des prises de position publiques d’Ousmane Sonko, alors leader du parti PASTEF, notamment à propos du rapport de l’Inspection générale d’État (IGE) impliquant l’ex-ministre Mame Mbaye Niang.
Abdou Nguer a également dénoncé un deux poids, deux mesures dans le traitement judiciaire réservé aux opposants comparé à certains partisans du régime. Il a cité le cas d’Azoura Fall, sans toutefois en préciser les faits.
Sur le volet sécuritaire, il a nié avoir tenu des propos offensants à l’encontre de Général Birame Diop, chef d’état-major des armées, affirmant que la notion de « coup d’État foncier » avait été soulevée publiquement par le député Guy Marius Sagna, et relayée par Ousmane Sonko.
Concernant Amadou Hott, actuel candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), Abdou Nguer a déclaré s’être inspiré de critiques déjà formulées dans le débat public sur la véracité des chiffres économiques communiqués par l’ancien régime.
Climat tendu entre presse et justice
Dans ses déclarations, le chroniqueur s’est dit « injustement poursuivi », accusant le parquet de chercher à alourdir artificiellement les charges pour prolonger sa détention. Ce dossier intervient dans un contexte où les relations entre la presse, la société civile et l’appareil judiciaire sont sous tension, sur fond de repositionnement des lignes politiques après l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye.
Les avocats de Nguer dénoncent pour leur part une atteinte à la liberté d’expression, estimant que leur client exerce son métier de chroniqueur politique dans les limites du débat démocratique. Une défense qui pourrait être soumise à rude épreuve face à la gravité des accusations portées.
La rédaction de la SENTV.info