Crise dans la justice : Le SYTJUST reconduit la grève pour le 20 juin, le gouvernement accusé de mutisme
SENTV : Rien ne semble freiner la détermination des travailleurs de la Justice. Après une grève de 48 heures largement suivie les 18 et 19 juin, le Syndicat des travailleurs de la Justice (SYTJUST) annonce une nouvelle journée de paralysie du secteur judiciaire ce vendredi 20 juin, face à l’absence totale de réaction du gouvernement.
Dans un communiqué musclé publié ce jeudi, le Bureau Exécutif National (BEN) du syndicat dénonce une posture de déni de la part des autorités, alors que les palais de justice tournent au ralenti et que l’accès au service public judiciaire est gravement entravé dans tout le pays.
« Le silence des autorités est une provocation. La Justice est à l’arrêt, mais le gouvernement continue de faire comme si de rien n’était », fustige un responsable syndical joint par téléphone.
Le SYTJUST campe sur ses revendications initiales, formulées dans un préavis de grève déposé le 7 février dernier. Au cœur de leur combat, les travailleurs exigent :
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L’alignement de tous les greffiers à la hiérarchie A2,
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Le reclassement des agents des hiérarchies B et C, disposant d’au moins cinq années d’ancienneté, dans le corps des assistants de greffe et de parquet,
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La satisfaction intégrale de l’ensemble des points de revendication contenus dans leur plateforme revendicative.
Malgré plusieurs mois de mobilisation et des précédents mouvements de grève, aucun cadre formel de négociation n’a été rouvert, selon le syndicat.
Les effets de la grève se font déjà lourdement sentir. Audiences renvoyées, dossiers non traités, actes judiciaires suspendus : la machine judiciaire est quasiment à l’arrêt, suscitant frustration et désarroi chez les justiciables.
Les syndicats dénoncent un mépris institutionnalisé pour les revendications des agents, dans un secteur pourtant stratégique pour l’État de droit.
« Le personnel judiciaire n’est pas un rouage secondaire. Il est au cœur de l’édifice démocratique », martèle le BEN du SYTJUST, qui appelle à un sursaut de responsabilité du gouvernement.
Cette nouvelle salve de mobilisation intervient dans un contexte de tensions sociales généralisées, où plusieurs secteurs — santé, éducation, collectivités locales — réclament aussi des améliorations de leurs conditions de travail et une meilleure prise en compte de leurs doléances.
Alors que le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ont placé la justice et la réforme de l’administration publique parmi les priorités du quinquennat, le mutisme observé par l’exécutif sur ce dossier surprend et interroge.
En attendant une éventuelle reprise du dialogue, le SYTJUST invite l’ensemble de ses membres à observer scrupuleusement la grève de 24 heures prévue le vendredi 20 juin à partir de 8h, et à rester mobilisés pour d’éventuelles actions plus soutenues dans les jours à venir.
En conclusion, un bras de fer s’installe durablement entre le SYTJUST et l’État, avec en toile de fond une revendication de reconnaissance professionnelle et un appel à la revalorisation de carrières longtemps négligées. Si le gouvernement continue de faire la sourde oreille, le risque d’un enlisement durable n’est plus à écarter.
La rédaction de la SENTV.info