Sommet de la CEDEAO à Abuja : Président Diomaye attendu pour défendre une vision réformiste de l’intégration ouest-africaine
SENTV : Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, prendra part ce samedi 22 juin à Abuja au sommet ordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une participation très attendue, à un moment critique pour l’avenir politique et sécuritaire de la sous-région.
C’est lors du Conseil des ministres du 18 juin que le chef de l’État a informé ses collaborateurs de cette mission diplomatique, présentée comme stratégique dans le contexte d’une CEDEAO fragilisée par les récents retraits de certains États membres, les transitions militaires prolongées et la menace persistante du terrorisme dans le Sahel.
Le sommet d’Abuja, qui réunira les chefs d’État et de gouvernement des pays membres, s’annonce décisif. L’ordre du jour porte notamment sur la lutte contre le terrorisme, la restauration de l’ordre constitutionnel au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, mais aussi sur la relance du processus d’intégration économique régionale, mis à mal par les tensions politiques internes.
Le président Diomaye Faye, dont l’élection en mars 2024 a marqué une rupture générationnelle et politique, portera la voix d’un Sénégal réformiste mais constructif, attaché aux principes de souveraineté, de démocratie et de coopération solidaire.
« Le président réaffirmera l’attachement du Sénégal à une Afrique de l’Ouest stable, démocratique et économiquement intégrée », a confié une source diplomatique à la présidence.
Cette réunion intervient dans un climat de défiance croissante entre la CEDEAO et les régimes de transition au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, qui ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES), avec une volonté affichée de quitter l’organisation régionale. Face à cette fracture, les observateurs s’attendent à ce que Diomaye Faye joue un rôle de médiateur, en proposant une posture d’écoute et de compromis, fidèle à sa ligne panafricaniste.
Le chef de l’État sénégalais pourrait également plaider pour des réformes profondes au sein de la CEDEAO, afin de renforcer sa légitimité auprès des peuples, et d’adapter ses mécanismes aux réalités politiques actuelles.
Depuis son accession au pouvoir, Bassirou Diomaye Faye a multiplié les initiatives diplomatiques en Afrique et au-delà, avec une ligne directrice : défendre la souveraineté nationale tout en misant sur l’interdépendance régionale. À Abuja, il devrait s’aligner sur cette vision, dans un format multilatéral où les dissensions politiques ne manquent pas.
La CEDEAO, qui célèbre bientôt son cinquantenaire (1975–2025), traverse une période charnière. Son sommet annuel de juin représente une opportunité pour réaffirmer sa pertinence, redéfinir ses priorités et restaurer la confiance entre ses membres. Le Sénégal, acteur central de l’organisation depuis sa création, pourrait bien être à la manœuvre pour recoller les morceaux.
En somme, la participation du président Diomaye Faye à ce sommet ne se limitera pas à une présence protocolaire : elle s’inscrit dans une dynamique de reconstruction régionale, à laquelle Dakar entend activement contribuer, dans le respect des peuples et des institutions.
La rédaction de la SENTV.info