Sextape : 56% des condamnés n’ont aucun remords

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SENTV : Selon cette étude, 24% des coupables rejetteraient la responsabilité sur leur victime, suggérant même qu’elles avaient mérité tout cela.

Le revenge porn, partage d’images ou de vidéos intimes sans l’autorisation du principal intéressé, fait toujours plus de victimes. En France, il est reconnu comme un délit spécifique. Au regard de la loi sur le numérique d’octobre 2016, le code pénal prévoit une peine allant jusqu’à deux ans de prison et 60 000 euros d’amende.

Une fois sanctionnés, les coupables ont-ils davantage conscience de la gravité de leur acte ? Selon une nouvelle étude, 56% des condamnés nient toute responsabilité. Ils sont même 24% à tenter de rejeter la faute sur les victimes. Pour parvenir à ces constatations, deux chercheurs ont examiné la manière dont les coupables parlaient aux policiers des actes préjudiciables qu’ils avaient commis.

Une colère envers la victime

Les deux chercheuses rapportent que dans un quart des cas, les coupables rejettent la responsabilité sur la victime, affirmant même parfois que cette dernière méritait ce qui lui est arrivé ou que c’était une mauvaise personne. « Parfois, les gens choisissent de partager des images sexuelles d’autrui sans leur permission. Ils font cela spécifiquement pour causer du tort, et parfois ils le font par négligence et insouciance ou parce qu’ils pensent que cela n’a pas d’importance ou qu’ils se sentent en droit », résume la chercheuse.

Les chercheurs ont découvert que près de la moitié de ceux qui partagent des images explicites d’autrui sans autorisation ressentent des remords après coup. Ainsi, 44% montrent des remords et reconnaissent avoir commis des actes préjudiciables. Ces personnes plaident coupables, elles expriment une honte de leur comportement. Elles tentent d’expliquer cette attitude par une colère éprouvée envers les victimes ou un besoin de respect de la part de leurs pairs masculins.

Accepter la culpabilité

« Ce qui est particulièrement frappant dans cette étude, c’est qu’un groupe de personnes qui ont fait quelque chose de vraiment abusif sont capables de gérer leur honte en transformant leurs émotions négatives en histoires de rédemption sur leur meilleur futur. En même temps, raconter une histoire de rédemption, s’excuser ou exprimer sa honte ne garantit pas le pardon d’une victime ou d’une communauté », a expliqué la chercheuse.

Plutôt que de stigmatiser ceux qui ont partagé ces images, les experts suggèrent qu’il serait préférable de les aider à accepter la culpabilité de leurs actions : « Au lieu de voir quiconque partager une image sexuelle sans autorisation comme une ‘mauvaise personne’ irrémédiable et de simplement les punir, il serait peut-être préférable pour la victime que la personne qui a commis ce type de préjudice reçoive des conseils et l’aide à en comprendre les effets ».

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