« S’il y a une chose que l’Humain sait faire depuis la nuit des temps, c’est de S’ADAPTER. »

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La covid-19 a surpris le monde au moment où nous faisions le bilan d’une année et dessinions les contours d’un lendemain certes incertain mais plein de rêves et d’espoir.

Comme le dit l’adage, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Hélas, cette capricieuse a bien voulu nous mettre à l’épreuve. « Lu la bett mën la » dit-on en wolof ; face à l’inconnu et sous l’effet de la surprise, nous avons subi cette pandémie de plein fouet et nous avons été repoussé jusque dans nos derniers retranchements.

La sagesse voudrait, face à pareille situation, qu’on prenne du recul pour mieux connaitre l’adversaire et préparer notre riposte. Jusque-là l’instinct de survie a pris le dessus, nous nous sommes dépouillés de nos bonnes vieilles habitudes non sans y laisser quelques plumes. Je crois que nous n’avons que trop attendu, et j’ose espérer que ce recul n’est pas synonyme d’abandon ni de résignation.

Mais alors, j’ai envie de dire « Gacce ngalaama » au peuple sénégalais, à notre personnel sanitaire au premier front, mais aussi à ces communautés de Goor-goorlu et de taaba-taaba qui ont consenti d’énormes sacrifices pour l’intérêt supérieur du pays, de l’humanité.

Il est temps, comme l’a martelé le Président d’apprendre à vivre avec le virus. Cet hôte qui s’est incrusté dans nos vies semble se complaire de notre compagnie et n’est visiblement pas prêt de plier bagages.

Ainsi, l’heure ne saurait être à l’attente d’une solution miracle. S’il y a une chose que l’Humain sait faire depuis la nuit des temps, c’est de S’ADAPTER. Notre mission ne sera pas de s’accommoder de conditions climatiques extrêmes, ni de dompter les airs pour conquérir l’espace, non plus de voguer vers l’incertitude à la découverte d’un nouveau monde. Pour autant, elle n’en est pas moins importante, elle n’en est pas moins auguste.

Quand la tempête se rapproche, les complaintes et les supplications ne la détourneront pas de notre chemin, encore moins la résignation. Cependant, si toute l’équipage se mobilise, le capitaine aux commandes, les matelots à leur poste, nous serons mieux préparés à l’affronter. Et demain, nous aurons formé de bons marins, forts de leur histoire, forts de leur expérience.

A cette jeunesse sénégalaise, débordante d’énergie et de créativité, nous devons apprendre à penser « positif », à penser « solution ». Les défis sont inhérents à la vie, les problèmes surviendront inattendus, imprévisibles, et toujours aussi sournois. La solution n’est pas de les ignorer, ce serait se conforter dans une fausse réalité. La solution n’est pas non plus de se résigner à son triste sort, ce serait se laisser mourir et condamner les générations futures.

A brebis tondu, Dieu mesure le vent. Je veux bien croire qu’il y a une solution à tout problème, donc réfléchissons « solution ». L’Etat doit assurer notre sécurité et nous mettre à l’abris du besoin, c’est notre droit, exigeons-le.  A côté, n’oublions pas en exigeant nos droits, de remplir notre devoir de citoyen, de jouer notre partition dans la symphonie sociale.

Nos tailleurs produisent des masques, nous les félicitons ; nos ouvriers fabriquent des stations de lavages des mains, nous les encourageons ; notre personnel sanitaire et nos forces de l’ordre veillent à notre bien-être et à notre sécurité, nous les remercions. Tout le monde contribue à la hauteur de ses moyens et selon son domaine de prédilection, dans la lutte contre la Covid-19.

A nos enseignants et élèves, le devoir nous rappelle dans les salles de classe, sachons y répondre avec toute l’énergie positive qui sied. Apprenons à nos élèves à penser « positif », à être responsable, et à se départir des œillères rivées uniquement sur les problèmes. Avec le concours des parents d’élèves et de toute la communauté, reprenons le chemin de l’école pour nous armer de science jusqu’aux dents.  Ainsi, nous formerons des générations d’intellectuels à la hauteur des défis de leur temps.

Seulement si nous sommes soudés, unis autour d’un idéal commun…  Seulement si nous faisons don de soi pour l’intérêt général… Seulement là, nous surmonterons ce fléau.

Demain, au rendez-vous du donner et du recevoir, nous serons représentés par une jeunesse patriotique, compétente, audacieuse et déterminée. Parce qu’on leur aura inculqué nos valeurs de jom, ngor et fullë. Parce que tout simplement nous aurons su nous unir face à l’adversité.

Mohamadou Ba

Interprète de conférence

Email : mouham18@hotmail.com

 

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