Affaire Abdou Lahad Guèye alias « Christia-Borom bi » : l’expertise psychiatrique conclut à l’irresponsabilité pénale
SENTV : Nouveau rebondissement dans l’affaire Abdou Lahad Guèye, plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme « Christia-Borom bi », poursuivi pour offense au chef de l’État et injures publiques. Selon les informations du journal Libération, une expertise médicale commanditée par la Section de Recherches de la gendarmerie a conclu à l’irresponsabilité pénale de l’intéressé.
Réalisée à l’Hôpital psychiatrique de Fann, l’évaluation a diagnostiqué chez Abdou Lahad Guèye un « trouble psychiatrique d’allure dissociative, associé à des idées délirantes ». Ce rapport médical vient appuyer les déclarations de son frère, O. Guèye, qui avait alerté dès les premières heures de l’affaire sur l’état de santé mentale de son frère, affirmant que ce dernier souffre de troubles psychiatriques depuis 2013.
Une procédure judiciaire suspendue ?
Ces conclusions devraient désormais peser lourd dans la suite de la procédure engagée contre « Christia-Borom bi », qui faisait face à la justice pour des propos virulents tenus à l’encontre du président de la République et d’autres figures publiques sur les réseaux sociaux. Dans un contexte où le délit d’outrage au chef de l’État suscite régulièrement débats et polémiques, cette affaire soulève une question de fond sur la prise en compte de la santé mentale dans les poursuites judiciaires.
L’expertise psychiatrique, dont la fiabilité est généralement reconnue par les juridictions sénégalaises, devrait logiquement conduire à une classification sans suite ou à un non-lieu, selon le Code pénal sénégalais qui prévoit l’irresponsabilité pénale en cas de trouble mental abolissant le discernement au moment des faits.
Un cas symptomatique
L’affaire « Christia-Borom bi » relance également le débat sur la gestion des troubles psychiatriques dans l’espace public, notamment à l’ère du numérique où les individus vulnérables peuvent s’exprimer sans filtre, parfois au détriment de leur propre sécurité juridique et sociale.
Des voix s’élèvent dans les milieux médicaux et associatifs pour renforcer le dépistage et la prise en charge des malades mentaux, tout en évitant de les exposer à des sanctions judiciaires inadaptées.
En attendant une décision officielle du parquet ou du juge d’instruction, Abdou Lahad Guèye pourrait être orienté vers un suivi médical spécialisé, dans un cadre extra-pénal.
La rédaction de la SENTV.info